Dans une ambiance tendue par de lourds problèmes de pression managériale, de dénigrement et de harcèlement sexuel, les salariés de l'entreprise de sécurité Fiducial postés dans la centrale nucléaire de Cattenom ont sollicité leur direction. Celle-ci a accepté de se pencher sur ces questions de conditions de travail et d'abus divers, mais refuse par ailleurs d'accéder à la moindre revendication salariale.
C'est un gros ras-le-bol
que la direction de Fiducial n'a pas su entendre : après plusieurs jours de grève des agents employés par l'entreprise pour assurer la sécurité de la centrale de Cattenom (Moselle), Yoann Pepe, représentant syndical FO au CSE central de Fiducial, déplore que sa hiérarchie reste butée
. À la pression managériale s'est ajouté ces derniers temps le sentiment d'un manque de reconnaissance financière pour les 70 salariés.
À force d'être baladés par la direction, les agents m'ont demandé une grève
, raconte Yoann Pepe. Après la diffusion d'un tract de revendications, les discussions n'avaient pourtant pas si mal démarré. Les dénonciations de cas de harcèlement moral et sexuel ont été entendues. Formations pour les chefs d'équipe, remontées du terrain vers le CSE pour suivre ces affaires : C'est très bien ce qu'ils veulent faire pour gérer les cas de harcèlement, je le reconnais.
Il était temps : Des personnes ayant une reconnaissance de travailleurs handicapés ont été dénigrées, certains encadrants critiquaient publiquement leurs pathologies et les restrictions médicales qu'ils avaient.
Yoann Pepe rapporte également l'envoi par un manager de photos inappropriées à une personne de l'équipe.
Vers une intensification du mouvement
Problème : les revendications salariales des agents de sécurité sont pour leur part restées lettre morte. Et l'explication de la direction ne convainc pas. Ils nous disent qu'ils n'ont pas d'argent, qu'ils sont pris à la gorge, . Si on n'est pas capable d'accorder quelque chose au niveau salarial sans répercuter les coûts sur les clients, c'est qu'il y a un problème quelque part.
À l'échelle de la branche prévention/sécurité, les revendications de FO incluent d'ailleurs l'instauration d'un treizième mois, l'augmentation de différentes indemnités et le déplafonnement de la prime d'ancienneté.
Ayant accédé à des informations provenant d'autres sites sécurisés par Fiducial, Yoann Pepe affirme que certains agents d'autres centrales nucléaires disposent déjà de certaines primes revendiquées par ceux de Cattenom. Ces salariés perçoivent jusqu'à 5 000 euros de plus par an en primes.
, indique le militant. Malgré les difficultés financières du groupe, le représentant FO au CSE central estime donc qu'un effort de la direction en leur faveur de ceux du site de Cattenom serait envisageable. Le mouvement de grève illimitée va donc se poursuivre et les perturbations risquent de s'amplifier. Le 8 juillet, les salariés étaient toujours en grève à l'appel de FO.