Emploi, salaires : un troisième trimestre 2025 en berne

Rédigé le 17/12/2025
par Ariane Dupré, L'inFO militante

Malgré une légère hausse du PIB au troisième trimestre 2025 (+ 0,5%), l'emploi n'a pas suivi, selon l'étude de la Dares sur la situation du marché du travail, parue le 26 novembre. Entre juillet et septembre, l'emploi salarié dans le privé a en effet reculé de 0,3% (soit de 60 600 emplois), en particulier sous l'effet de la chute des contrats en alternance, explique la direction rattachée au ministère du Travail. La baisse concerne tous les secteurs : dans le tertiaire marchand, 38 400 emplois ont été détruits au troisième trimestre 2025, effaçant d'un trait la création de 38 600 emplois au trimestre précédent. Les destructions d'emplois se poursuivent aussi dans l'industrie et la construction, respectivement pour le quatrième trimestre et le onzième trimestre consécutifs, note la Dares. La croissance de l'emploi n'est pas là. En l'espace d'un an, l'emploi privé a perdu 112 000 postes, soit une baisse de 0,5%.

Des pertes de pouvoir d'achat toujours pas rattrapées

Au troisième trimestre 2025 encore, le taux d'emploi des 15-64 ans dans le privé (au total de 69,4%) a baissé de 0,1 point par rapport au trimestre précédent. Avec des différences selon l'âge. Ainsi, le taux d'emploi des seniors (55-64 ans) a progressé de 0,1 point, à 61,8%. Mais le taux est en repli de 0,3 point pour les 15-24 ans et les 25-49 ans. À noter que le chômage reste toujours élevé. Son taux (au sens du BIT) était de 7,7% de la population active au troisième trimestre 2025, soit + 0,1 point par rapport au trimestre précédent. Sur un an, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point. Quant aux salaires, ils ont certes progressé mais confirment un ralentissement, notamment le salaire des ouvriers. Au troisième trimestre, le salaire mensuel de base (SMB) a augmenté de 2% sur un an, après 2,1% au deuxième trimestre et 2,2% au premier trimestre. L'inflation moins forte a conduit les employeurs à modérer la progression des salaires négociés, constate la Dares. Le rattrapage de la perte de pouvoir d'achat induite par la période de forte inflation des années 2021 et 2022 n'est toujours pas complet. Le salaire mensuel de base réel (tenant compte de l'inflation) n'a augmenté que de 0,9% sur un an.