A l'invitation du bureau et de la commission exécutive de l'Union FO de la santé privée, 150 délégués de l'UNSSP-FO se sont réunis le 12 novembre au siège de la Confédération à Paris. De cette journée de discussions sont ressortis des constats et des revendications. Désormais, il convient de créer un rapport de force en partant de la base
souligne Franck Houlgatte.
C'est une réussite qui en appelle d'autres, indique Franck Houlgatte, le secrétaire général de l'UNSSP-FO. Le 12 novembre dernier, l'union nationale FO des syndicats de la santé privée réunissait à Paris au siège de FO, près de 150 délégués de toute la France et de tous les secteurs
. Une invitation lancée par le bureau et la commission exécutive de l'Union afin de dresser un bilan général et poser les revendications.
Une revalorisation urgente des salaires
L'amélioration des conditions de rémunération des professionnels de santé du secteur privé relève de l'urgence ont souligné les militants FO lors de cette journée. Dans certains cas, selon les grilles de rémunération, un infirmier est parfois en dessous du Smic
, indique le secrétaire général de l'UNSSP-FO. Dans ces conditions, faute d'attractivité des carrières, les personnes quittent le secteur, parfois pour gagner correctement leur vie, mais aussi parfois pour échapper aux risques dans l'exercice du métier. Ainsi, il s'agit parfois de partir pour ne plus avoir peur de tuer un patient, risque patent en l'absence de temps et de moyens pour travailler correctement
, explique Franck Houlgatte. Il constate aussi que la nouvelle génération de professionnels change d'attitude, Ils n'ont pas envie de se sacrifier pour leur métier
. Et ils sont bien placés pour connaître les conséquences du phénomène de départs chroniques de personnels, qui plus est non remplacés (toujours faute d'attractivité des carrières) : tout cela aboutit à dégrader les conditions de travail de ceux qui restent en poste.
Il est urgent de casser ce cercle vicieux et notamment en revalorisant les salaires, estime l'UNSSP-FO. Parmi les revendications issues de cette rencontre : la revalorisation immédiate, générale et significative des grilles de salaires et coefficients
; la garantie que l'entrée dans la convention ne soit jamais
; au même niveau ou en dessous
du Smicle maintien du complément salaire Ségur et son versement à tous les oubliés
.
Le projet de convention unique toujours vivement rejeté
Par ailleurs, et au cœur des échanges de la journée du 12 novembre, pour l'ensemble des délégués FO de l'Union, le constat est clair sur les discussions concernant le projet de convention collective unique étendue (CCUE) porté par AXESS, la confédération des employeurs du secteur sanitaire, social et médico-social privé non lucratif. Alors que FO est historiquement opposé à ce projet, en l'absence de financement à la hauteur, même les syndicats en faveur de cette convention unique se rendent compte que le projet ne peut pas se mettre correctement en place
, observe Franck Houlgatte.
Pour le secrétaire national de l'UNSSP-FO, il manque au moins un million d'euros pour que cette convention unique ne signifie pas des droits sociaux au rabais. Or on se rend compte que c'est ce que souhaitent les employeurs et l'État : grignoter les acquis sociaux et non les étendre au plus grand nombre.
Budget 2026, une attaque contre les services publics
Les délégués FO ont dénoncé aussi, dans une déclaration, des projets de textes budgétaires pour 2026 qui constituent une attaque en règle contre les services publics, les droits et acquis des salariés
. D'un côté, les aides aux entreprises (211 milliards d'euros) ou encore l'augmentation du budget de la défense. De l'autre, des économies sévères prévues pour la protection sociale avec notamment 7,1 milliards d'euros de moins pour la santé. Les conséquences sur les salaires et les conditions de travail déjà fortement dégradées vont être importantes.
, On a un budget tourné vers la guerre, au détriment de la santé et de l'ensemble des services publics
, dénonce Franck Houlgatte.
Quelle suite à cette journée organisée par l'UNSSP-FO? Sur leur territoire respectif, les délégués ont pour mission d'échanger sur ces constats et d'informer leurs collègues. L'objectif est de créer un véritable rapport de force
, explique le secrétaire général de l'Union. Mais l'on sait que pour certains de nos collègues, faire grève implique de lourds sacrifices financiers. D'où le besoin de les écouter et d'échanger avec eux. Si mobilisation il y a, elle ne peut partir que de la base.