Jean-Louis Jarjeau : retraité, militant, et toujours en lutte contre l'injustice

Rédigé le 16/11/2025
par Valérie Forgeront, L'inFO militante

Mais à quelle sauce va-t-on être mangés, s'inquiète Jean-Louis Jarjeau, 75 ans, retraité de la fonction publique, militant FO depuis 1983 et nouveau membre, depuis octobre, du bureau de l'UCR-FO, l'Union confédérale des retraités.

Depuis l'été, avec la présentation du plan Bayrou, puis – dans la même veine – des projets de textes budgétaires pour 2026, les 17 millions de retraités, du public et du privé, conjuguent l'appréhension au quotidien. Rien d'étonnant vu les mesures envisagées par le gouvernement (certaines ont été rejetées par l'Assemblée). Parmi les mesures projetées : le gel des pensions, la suppression de l'abattement fiscal de 10%, le gel du barème de l'impôt sur le revenu et celui de la CSG, la sous-indexation (à l'inflation) plus marquée dès 2027, qui dégraderait la revalorisation des pensions, la hausse de la taxation des complémentaires santé, la hausse des franchises médicales... Les retraités seraient-ils assez aisés pour faire peser sur eux une bonne part de l'effort pour les finances publiquesOn reçoit le discours gouvernemental comme une injustice, et même comme une indécence. Et c'est un discours qui fracture la société, tentant d'opposer les jeunes et les anciens. C'est une volonté de rompre avec le principe de solidarité intergénérationnelle, donc une remise en cause du système par répartition. C'est le néolibéralisme contre la solidarité, s'indigne Jean-Louis Jarjeau, fonctionnaire retraité de 75 ans et membre de l'UCR-FO. Alors que depuis des années, nous voyons notre pouvoir d'achat grignoté, ce qui pèse psychologiquement et est anxiogène, certains tentent de faire croire que nous avons été des profiteurs! Or, nous avons connu nous aussi des périodes difficiles dans la vie, dans la carrière, avec des difficultés de salaire, de pouvoir d'achat... Le militant remet les pendules à l'heure : les retraités n'ont pas volé leur retraite et ne sont pas des nantis.

Sensibiliser les retraités à la syndicalisation

Le natif de Marseille – revenu habiter, travailler et militer dans la cité phocéenne dix ans avant son départ en retraite, à 65 ans, début 2016 – évoque le cas d'anciennes collègues percevant des petites pensions et contraintes de faire des ménages pour payer, entre autres, leur loyer. Certains retraités travaillent jusqu'à 70 ans. Jean-Louis, dont la compagne (militante du Snudi-FO) est encore en activité, affiche une carrière dans la fonction publique qui l'a amené à Nantes, à Lyon, puis dans son  Languedoc de cœur, à Montpellier. Après des études de droit, il a passé le concours de rédacteur juridique. Il deviendra ensuite attaché d'administration. Son temps et son énergie, il ne les a pas ménagés, ajoutant à son travail au sein du secteur des Affaires sanitaires et sociales (dans des directions régionales et départementales) une activité syndicale particulièrement dense. Entre autres, il sera à Montpellier secrétaire de la section FO de la DRASS, puis de la section commune FO-DRASS/DDASS, laquelle se hissera à la première place dans le département. Jean-Louis, dont les parents étaient eux aussi fonctionnaires et dont la mère était elle-même militante FO, deviendra membre du bureau national du SNPASS-FO. Il l'est toujours. Au fil de ses engagements, il sera aussi, entre autres, représentant SRIAS (section régionale interministérielle d'action sociale) et FIPHFP (fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). À la retraite, son engagement aux côtés de FO ne faiblit pas. Dès 2016, il s'est investi à l'UDR des Bouches-du-Rhône et désormais à l'UCR. Militant, il l'est toujours, rappelant par exemple la nécessité d'une vraie revalorisation des pensions, et non a minima. Mettant aussi en avant la nécessité de  sensibiliser plus encore les retraités à la syndicalisation... On en a besoin!.