Fos-sur-Mer : ArcelorMittal Méditerranée se lance dans l'acier vert

03 novembre 2020


Lors d'une conférence de presse ce matin à Fos, ArcelorMittal Méditerranée a annoncé avoir déposé la semaine dernière un dossier auprès de l'Union européenne en vue du lancement d'un projet visant à réduire les émissions de CO2 de son usine qui a produit 3,7 millions de tonnes d'acier en 2019. Intitulé CarbHflex, il vise à réutiliser les émissions de CO2 produites par les hauts fourneaux pour les transformer en produits chimiques (éthanol, acétone...) puis en matériaux plastiques.

Le procédé déjà utilisé en Chine et bientôt opérationnel sur le site d'ArcelorMittal à Gand en Belgique consiste à transformer le CO2 en utilisant des bactéries dans un bio réacteur dédié. CarbHflex en cours d’examen par l’Europe ne serait pas validé par celle-ci avant le 4e trimestre 2022. Celui de Gand devrait, lui, produire ses premières tonnes d’éthanol début 2022. "C'est doublement vertueux puisque l’on réduit les émissions de CO2 que l’on récupère et on fabrique du plastique sans pétrole", commente Bruno Ribo le PDG d'ArcelorMittal Méditerranée.

Réduire de 30% ses émissions de CO2 d’ici 2030

Ces projets font partie d’une demie-douzaine de projets de décarbonation identifiés par le groupe qui souhaite réduire de 30% ses émissions de CO2 d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Bruno Ribo a toutefois rappelé que la production de l'acier vert engendrerait des surcoûts de 30 à 80% et que le sidérurgiste attend le soutien des pouvoirs publics mais aussi la mise en place d’un système plus équitable vis-à-vis des importations d’acier non soumises aux mêmes contraintes environnementales que l'acier européen comme par exemple l'acier en provenance de Turquie.

Il faudra aussi des ressources massives en hydrogène pas encore disponibles en France pour atteindre un objectif de 60 000 tonnes de produits chimiques produits par an. ArcelorMittal souhaite aussi utiliser davantage d’acier recyclé dans son processus de production : 500 000 tonnes en 2024 contre 90 000 aujourd’hui.

"La décarbonation c’est aujourd’hui et maintenant", souligne Bruno Ribo pour qui le groupe est d’ores et déjà engagé dans le financement de ces projets.  

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Source La Provence