ArcelorMittal se prépare à de grands chantiers

25 juin 2021


Après une année 2020 compliquée, le site de Fos-sur-Mer repart de l’avant avec plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissements et des recrutements.

« En dix ans, nous avons investi plus de 100 millions d’euros pour améliorer notre impact environnemental. Et nous continuons : nous voulons réduire nos émissions de 30 % à l’horizon 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Les premières étapes concrètes de notre décarbonation sont en cours de démarrage », a expliqué Bruno Ribo, directeur d’ArcelorMittal Méditerranée - qui comprend les usines de Fos-sur-Mer et de Saint-Chély-d’Apcher -, le 23 juin à l’occasion d’une rencontre sur le site. Entre 2021 et 2023, 50 millions d’euros vont être affectés à la réduction des poussières sur la chaîne d’agglomération (avec l’aide de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et du fonds Feder) pour une mise en service en 2021, sur le système de torchage de la cokerie et sur le gazomètre du haut-fourneau en 2022. « L’acier est le matériau le plus contributif à l’économie circulaire car il est recyclable à l’infini sans perte de propriété. Nous voulons multiplier par cinq d’ici 2025 la production d’acier recyclé sur le site, de l’ordre de 10 % à 12 % actuellement. C’est un investissement de 63 millions d’euros sur l’aciérie avec 15 millions d’euros d’aide dans le cadre du plan France Relance. Nous espérons aboutir d’ici fin 2023. »

Employant environ 4 000 personnes, entre ses salariés et ses sous-traitants, ArcelorMittal Méditerranée a produit en 2020 un peu plus de 3,1 millions de tonnes d’acier. Un exercice bouleversé par la crise sanitaire et par ses conséquences économiques dans le monde entier, l’usine de Fos exportant 90 % de sa production, principalement vers le bassin méditerranéen. Il vise cette année 3,7 millions de tonnes. « La reprise s’est manifestée dès le troisième trimestre 2020 », indique le directeur qui, du coup, a pu relancer la politique d’embauche.

Opportunités multiples

Trois cents recrutements sont prévus en 2021 dont 100 en alternance. « 30 % concernent des ingénieurs et cadres, 70 % des techniciens, agents de maîtrise et employés, détaille Patrick Zygmunt, responsable recrutement aux côtés du DRH, Frédéric Balbi. Environ 30 % sont destinés à l’exploitation des unités, 65 % à la maintenance (mécanique, électrique, hydraulique, automation…) et 5 % dans les activités tertiaires. » La féminisation des emplois s’accentue, même si elle est plus compliquée à conduire dans la production ou la maintenance que dans les bureaux ou l’encadrement. « La carence se constate dès les filières de formation », note-t-il, les filles hésitant toujours à choisir une orientation vers des métiers techniques. Tous les secteurs industriels sont concernés, même si ArcelorMittal Méditerranée s’emploie, à travers l’initiative « Femmes de Steel », à les encourager à oser opter pour ces formations.

L’autre difficulté concerne la mutation des emplois, avec la digitalisation croissante : analyse de données, intelligence artificielle, réalité virtuelle ou augmentée, objets connectés, cybersécurité… « Des algorithmes servent aujourd’hui à résoudre des problèmes posés, des capteurs à engranger des données qui aident à comprendre et prévenir des défaillances pour accroître la fiabilité des installations. C’est un terrain de jeu extraordinaire », assure Olivier Bernard, chef du département automatisation industrielle et modélisations, l’unité de Fos se transformant considérablement dans le domaine. La maintenance offre elle aussi de multiples opportunités à ceux désireux d’intégrer une formation en alternance. « Nous sommes sur un site où il y a des pièces et des moteurs d’une grande diversité qui n’existe nulle part ailleurs », assure Laurent Carel, chef de service Ateliers centraux et magasins.

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