Le 10 juin, la confédération avec son secrétaire général, Frédéric Souillot, ainsi que l'Union interfédérale FO-Fonction publique ont réaffirmé, lors d'une conférence de presse commune, les revendications des agents publics, notamment salariales pour vivre dignement de son travail
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Dans la Fonction publique (5,7 millions d'agents), les revendications de FO portent bien sûr sur les effectifs, l'amélioration des conditions de travail, la qualité des emplois (la Cour des comptes, dans un rapport publié le 6 juin, note que 71,4% des personnels recrutés dans le versant de l'État en 2022 l'étaient comme contractuels, 21,3% seulement sous statut de fonctionnaire) … Mais la revendication qui nécessite urgemment une réponse est salariale. Le 10 juin, la confédération et l'Union interfédérale de la Fonction publique ont organisé une conférence de presse, en présence du secrétaire général de la confédération, Frédéric Souillot, et avec les membres nationaux de FO Fonction publique (Christian Grolier pour la FGF-FO, Didier Birig pour le versant hospitalier de la SPS-FO et Dominique Régnier pour son versant territorial).
Les économistes, indiquait alors Frédéric Souillot évoquent un budget de rigueur en 2026. Les premiers à en payer le prix, ce seront les fonctionnaires. Et après, l'exécutif s'étonnera du manque d'attractivité de la Fonction publique et que les fonctionnaires se barrent!
Pour le secrétaire général de FO, le problème qui se pose est un problème de recettes, pas de dépenses.
C'est avec ce constat que l'Union FO lance une campagne nationale d'alerte, de vérité et de combat
, exige des mesures salariales immédiates
, car vivre dignement de son travail, ce n'est pas un slogan : c'est une exigence sociale
, insiste-t-elle. Selon ses calculs la perte de pouvoir d'achat sur la valeur du point d'indice (base de calcul des traitements/salaires dans la Fonction publique) est de 31,5% depuis 2000. C'est l'équivalent d'un mois de salaire par an
, appuie FO-Fonction publique, dénonçant le mouvement d'appauvrissement
des agents depuis plus de vingt ans.
Stop aux carrières figées
Cela renvoie aux hausses minimes du point entre 2000 et 2010 (comprises entre 0,3% et 0,8%, une seule fois!), à son gel entre 2011 et 2015 puis, après une hausse de 1,2%, en deux temps sur 2016-2017, au nouveau gel de 2018 à 2021 et depuis 2024. Autant dire que ce ne sont pas les 3,5% de hausse de 2022 ni le + 1,5% de 2023, cela sur fond d'inflation a 5,2% en 2022 et a 4,9% en 2023, qui ont règle le problème de perte de pouvoir d'achat. Dans l'Hospitalière, les effets de l'accord salarial du Ségur de la Santé (avec un complément de traitement indiciaire/CTI de 237 euros brut par mois), signé notamment par FO qui y voyait un premier pas, à l'été 2020, ont été peu à peu absorbés.
Outre de demander une réactivation du mécanisme de garantie du pouvoir d'achat GIPA (non financée donc annulée en 2024 et supprimée en 2025 pour une économie de 400 millions d'euros) et l'égalité salariale hommes/femmes, FO Fonction publique exige une revalorisation immédiate du point d'indice à hauteur de 10%, un plan pluriannuel afin de résorber les pertes depuis vingt-cinq ans et une indexation automatique du point sur l'inflation
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Le mouvement d'appauvrissement comprend aussi le paramètre du tassement des grilles indiciaires
aboutissant à des carrières figées, rendues invisibles
où progresser dans les échelons et en grade se traduit de manière dérisoire au plan salarial. Phénomène qui pèse sur l'attractivité de la Fonction publique. Pour FO, il faut repenser les grilles
et donner du sens à la carrière
. Illustration de l'aplatissement aberrant des grilles : il y a 40% des fonctionnaires au 1er grade. Or du premier au 11e échelon, il y a 19 ans de carrière et… 100 euros de différence à la fin
indique régulièrement Christian Grolier. C'est cette situation englobant nombre de dégradations que FO combat sans relâche exigeant des mesures immédiates
. Le lancement de cette campagne qui entend souligner l'exigence sociale
de vivre dignement de son travail