Né après la Seconde Guerre mondiale, le paritarisme de gestion est au cœur de la démocratie sociale. En gérant paritairement plusieurs pans de la protection sociale, syndicats et patronat affirment leur responsabilité, leur liberté et leur autonomie par rapport à l'État.
La Sécu est financée par les cotisations des salariés et des employeurs, à la différence du modèle anglais où le financement repose essentiellement sur l'impôt payé par tous les contribuables, ou du système américain reposant sur des assurances privées.
Le budget de la Sécu est défini annuellement dans la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS), votée chaque année par le Parlement.
Le régime général est le principal régime puisqu'il couvre plus de 61 millions de personnes, défini en cinq branches : la branche maladie (maladie, maternité, invalidité, décès), la branche accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP), la branche vieillesse et veuvage (retraite), la branche famille (dont handicap et logement), la branche autonomie.
Le paritarisme au cœur de notre modèle social
Le principe est simple : les représentants des travailleurs et du patronat gèrent les fonds issus des cotisations salariales et patronales de plusieurs caisses. Le paritarisme est le produit d'un long combat des travailleurs pour faire valoir leurs droits face à un patronat aux intérêts fort différents. Il est toutefois menacé par les visées d'étatisation de la Sécu. À la recherche d'économies drastiques sur les dépenses publiques, l'État s'immisce de plus en plus et montre une volonté récurrente de ponction de ressources provenant en premier lieu du salaire différé, donc de nos cotisations sociales qu'il tente de remplacer par l'impôt (CSG/CRDS). Or les cotisations sociales ont une affectation dédiée précise, contrairement à l'impôt soumis aux décisions politiques. De même, les exonérations des cotisations employeurs (qui se comptent en milliards d'euros par an) mettent à mal les comptes sociaux et génèrent le «trou» artificiel de la Sécu.
FO défend le paritarisme, cet acteur crucial pour la cohésion et la justice sociales, pour l'exercice de la démocratie sociale dans la République.