Finances publiques : toujours une surenchère de mesures bien austères

Rédigé le 09/07/2025
par Valérie Forgeront, L'inFO militante

Ce 10 juillet est programmé la deuxième édition des Rencontres de la dépense publique, en partenariat avec la Cour des comptes, en présence de son Premier président, Pierre Moscovici, et notamment aussi de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. La journée, intitulée «Moins dépenser, mieux dépenser», prévoit quatre débats aux titres évocateurs. Ainsi, par exemple : «Des dépenses de protection sociale hors de contrôle?». Cela pourrait résumer la fébrilité ambiante sur les finances publiques, tandis que le Premier ministre doit annoncer le 15 juillet les orientations budgétaires de 2026 et une trajectoire d'économies sur quatre ans. Le gouvernement prévoit pour l'an prochain un plan d'efforts de 40 milliards d'euros sur les finances publiques, principalement par une réduction massive des dépenses. La piste d'une année blanche (soit l'absence d'un adossement de l'évolution des dépenses à l'inflation) semble faire son chemin. Reste à savoir si en cas de gel, celui-ci serait global (impactant les retraites, le barème de l'impôt, les prestations sociales…) ou partiel. Alarmiste et voyant le plan d'économies comme un petit début, le président de la banque publique d'investissement BpiFrance ― estimant les économies nécessaires à 150 milliards d'euros pour que cesse la progression de la dette ―, déclarait le 7 juillet que pendant quelques années, la France va vivre sa première cure d'austérité. Et de résumer froidement : Il y a 60% de dépenses sociales, donc l'austérité portera sur les dépenses sociales : retraite, santé, et tout le reste.

Revisiter enfin les aides aux entreprises?

Début juillet, Pierre Moscovici avait préconisé, lui, des efforts budgétaires très exigeants sur plusieurs années. Cent cinq milliards d'euros d'ici 2029, avec par exemple une année blanche en 2026. Ce que ne rejette pas Amélie de Montchalin qui se prononce, elle, pour une pause dans les dépenses, mais sans, entre autres, une hausse des impôts générale. La ministre, qui dresse une liste (en forme de questionnement) des domaines où pourraient s'abattre les économies en cite un qui, peu évoqué jusque-là, retiendra l'attention :  les versements et les aides aux entreprises. Ce 8 juillet, le Sénat rendait le rapport de sa commission d'enquête sur l'utilisation des aides publiques par les entreprises, après audition notamment d'anciens ministre et de P-DG de grandes entreprises. Le rapport estime les aides à 211 milliards d'euros en 2023, dont 75 milliards au titre des exonérations de cotisations sociales. La commission, dont le travail permet de mesurer l'opacité en matière d'aides et les difficultés des contrôles par l'État, suggère le remboursement des aides lorsque les entreprises délocalisent ou versent des dividendes. Depuis de longues années, FO demande la conditionnalité des aides publiques.