Objectif : mettre la pression au gouvernement
pour trouver des solutions. Le 19 novembre, Frédéric Souillot, le secrétaire général de la confédération, et Laurent Rescanières, secrétaire général de la FGTA-FO sont venus soutenir les salariés de l'usine Orangina de la Courneuve, site qui doit fermer d'ici fin 2026. Le PSE engagé choque d'autant plus que le groupe Suntory Beverage & Food, propriétaire d'Orangina, a réalisé 128 millions d'euros de bénéfices en France en 2024.
La mobilisation contre la fermeture de l'usine Orangina à la Courneuve (Seine-Saint-Denis) prend de l'ampleur. Frédéric Souillot, secrétaire général de la confédération, et Laurent Rescanières, secrétaire général de la FGTA-FO sont venus soutenir les salariés en grève le 19 novembre sur le site. Ces derniers ont reçu aussi le soutien d'élus locaux.
L'intersyndicale, dont fait partie FO, majoritaire sur le site, dénonce la fermeture de l'usine prévue pour fin 2026. Un PSE inadmissible, alors que le propriétaire, le groupe japonais Suntory Beverage & Food, propriétaire d'Orangina, a réalisé 128 millions de bénéfices en France en 2024.
Alors que l'usine compte 105 salariés, le PSE, dont les négociations ont démarré, prévoit 49 suppressions d'emplois. 56 postes sont proposés dans une autre usine du groupe à Donnery, dans le Loiret, où sera transférée la production. Les salariés sont inquiets. Nous voulons des indemnités et un congé de reclassement à la hauteur du préjudice
a souligné Youen Le Noxaïc, délégué syndical FO du site Suntory à la Courneuve. Selon le militant, seul une quinzaine de salariés envisageraient une mutation dans le Loiret.
Le refus d'emplois sacrifiés sur l'autel du profit
Le cynisme de l'actionnaire attise la colère : en septembre, cette usine a perdu un tiers de sa production avec la fin d'un contrat de sous-traitance avec Pepsi. Suntory avait alors promis de lisser la fabrication sur l'ensemble de ses usines en France pour conserver tous les emplois à la Courneuve. Et quelques mois après, ils annoncent un PSE. La loyauté, ça démarre mal!
a tancé Laurent Rescanières, qui veut qu'une délégation FO soit reçue au plus vite par la direction
. Youen Le Noxaïc fustige de son côté une décision de fermeture purement financière : On a appris récemment que la fermeture de la Courneuve rapportera 6 millions d'euros par an à Suntory. Faire des bénéfices en sacrifiant 105 emplois, ça, on ne l'acceptera pas!
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Batailler pour sauver le site
Alors que Suntory est rentable, cette fermeture est injustifiable, a dénoncé Frédéric Souillot devant les salariés en grève. Cette usine appartient à un groupe qui fait des bénéfices, prend l'argent public, et après licencie. Ce n'est pas possible!
a lancé le secrétaire général de la confédération, annonçant qu'il allait rencontrer au plus vite le ministre délégué à l'Industrie à ce sujet. Il faut garder ce site industriel en Seine-Saint-Denis, trouver un repreneur. On ira voir le ministre. Et nous lui parlerons de la conditionnalité des aides publiques versées aux entreprises. Des aides, Orangina en a touché suffisamment, or la première des conditions, ce doit être l'emploi en France!
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Selon les syndicats, Suntory Beverage & Food a perçu 2 millions d'euros ces dernières années au titre du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) transformé en 2019 en allègements pérennes de cotisations. Une mesure au bénéfice de l'employeur qui n'aura jamais servi à soutenir l'emploi en CDI, déplorent-ils. FO rappelle ainsi que tous les investissements ont cessé depuis deux ans à la Courneuve.


