Cadres et jeunes vivant avec un handicap ont besoin d'un accompagnement spécifique, que l'entreprise gagnerait à développer davantage, même si elle peut bénéficier du soutien d'institutions dédiées, ont souligné le 27 novembre les participants à la journée FO Handicap et travail.
Nous sommes tous des travailleurs, il n'y a pas de différence
a martelé Frédéric Souillot, secrétaire général de FO lors de la journée nationale Travail et handicap organisée par la Confédération, le 27 novembre, à Paris. L'évènement, porté par la mission handicap et articulé en deux tables rondes a rassemblé cette année 153 inscrits.
La fonction cadre est tellement abordée via le prisme de la performance, que les salariés n'osent pas déclarer leur situation : ils craignent le regard des autres
, observait Eric Pérès, secrétaire général de FO cadres. En effet, 7% des cadres du privé sont en situation de handicap, mais seuls 2% ont une reconnaissance administrative telle que la RQTH, selon l'Apec et l'Agefiph. Cela est dû notamment au fait que les cadres craignent d'être pénalisés dans leur carrière. A juste titre puisque des données de l'Agefiph montrent que 70% des travailleurs handicapés n'ont pas bénéficié de promotion sur les cinq dernières années.
Des représentations qui entravent
Côté employeur, Seuls 8% des cadres savent que 80% des handicaps sont invisibles et 60% considèrent qu'il est difficile pour une personne vivant avec un handicap d'assumer des fonctions d'encadrement
, observe Véronique Bustreel, directrice de l'innovation, de l'évaluation et de la stratégie à l'Agefiph. Ces représentations conditionnent la façon dont l'entreprise accompagne ses salariés.
Pourtant 130 000 cadres bénéficient actuellement de l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés (OETH) en France.
Les solutions résident dans la sensibilisation de l'ensemble des travailleurs et la formation de référents handicap dans les entreprises et la fonction publique. Mais les managers doivent également se former et se préparer à accueillir des travailleurs porteurs de handicap.
La deuxième table ronde a permis de présenter l'activité d'organisations œuvrant à l'insertion des jeunes. Bénédicte Galtier, experte inégalités au Haut-commissariat à la stratégie et au plan a rapporté que le risque pour les jeunes vivant avec un handicap de sortir non diplômés du système éducatif est 2,6 fois plus élevé que pour les autres jeunes. Ce qui explique, en partie les difficultés d'accès à l'emploi.
Les missions locales (qui disposent toutes d'un référent handicap) connaissent ces difficultés : 5,2% de leurs usagers sont titulaires d'une RQTH. Chérine Bouaza, de la mission locale de Marseille et représentante FO souligne aussi : Peu d'offres d'alternance leur sont ouvertes et les employeurs les considère comme peu rentables et trop éloignés de l'emploi.
Un gros travail demeure donc à réaliser dans ce secteur, auquel s'attelle par exemple l'association Arpejeh, réseau d'employeurs publics et privés qui propose des stages, des visites d'entreprises, des présentations de métiers, une aide à la recherche d'alternance...et qui accompagne les 15/30 ans en situation de handicap.
FO étend son réseau
Sur 105 unions départementales ou territoriales FO, quatre-vingt-huit disposent d'un ou plusieurs référents handicap. Il en est de même pour 21 des vingt-deux fédérations. En 2025, six nouveaux référents ont été nommés dans les territoires d'outremer. Et six coordinateurs régionaux ont été désignés dans l'objectif de mettre sur pied des journées régionales de formation. Par ailleurs, FO siège dans les 12 plans régionaux d'insertion des travailleurs handicapés de métropole (PRITH).


