Le manque de moyens affectant nombre de politiques publiques se fait de plus en plus criant. Illustration dans la santé : une étude d'une union française de consommateurs s'est intéressée aux données d'installation des médecins entre 2014 et 2024. Elle conclut que les territoires déjà en difficulté il y a dix ans voient leur densité médicale reculer encore, tandis que les départements déjà favorisés attirent toujours plus de professionnels. Seul l'outre-mer voit sa situation s'améliorer, grâce à la facilitation d'installation de médecins étrangers et... à des investissements publics conséquents
, notamment dans les infrastructures et les formations locales.
Aucun crédit nouveau, aucune enveloppe dédiée
Sur la santé mentale, la fédération SPS-FO s'est alarmée du vide des annonces formulées par le ministre délégué à la Santé mi-juin : Aucun crédit nouveau, aucune enveloppe dédiée, aucun plan de titularisation massif, aucune hausse des effectifs soignants, aucun plan de rénovation des hôpitaux...
Les sénateurs eux-mêmes reconnaissent, dans un rapport d'information consacré à la psychiatrie, publié le 25 juin : Les gouvernements successifs ont fait un usage important d'annonces programmatiques (...). Il semble que cet empilement de plans et de programmes réponde davantage à un souci de communication qu'à une réelle volonté réformatrice.
Autre exemple, le logement. La Fondation pour le logement des défavorisés tacle, elle, depuis trois ans, les problèmes de précarité énergétique et les logements bouilloires
. En effet, 37% des Français dont le revenu net mensuel est inférieur à 1 000 euros déclarent souffrir de la chaleur chez eux, contre 20% de ceux gagnant plus de 2 500 euros. Pourtant, le plan national d'adaptation au changement climatique, publié en mars 2025, n'a annoncé que peu de moyens financiers adossés à ses bonnes intentions.