Assurance chômage : FO opposée à toute nouvelle réforme

Rédigé le 21/10/2025
par Clarisse Josselin, L'inFO militante

Comme ses prédécesseurs, le Premier ministre, Sébastien Lecornu (reconduit à son poste le 10 octobre), envisageait de réformer une nouvelle fois l'Assurance chômage. Or trois réformes ont déjà été mises en œuvre depuis 2019. Et les droits des demandeurs d'emploi n'ont cessé d'être rognés au fil des ans.

La durée minimale de cotisation ouvrant droit au chômage a notamment été rallongée de quatre à six mois, sur les vingt-quatre derniers mois. La durée d'indemnisation maximale a été réduite de vingt-quatre à dix-huit mois. La modification du mode de calcul du salaire journalier de référence (SJR) a entraîné une baisse moyenne de 18% de l'allocation journalière perçue. La borne d'âge pour les seniors, qui bénéficient d'une durée d'indemnisation plus longue, a été relevée de 53 à 55 ans…

Résultat, actuellement seuls 40% des demandeurs d'emploi sont indemnisés et 50% d'entre eux travaillent. Le montant moyen de l'allocation mensuelle nette perçue est de 1 031 euros.

Un régime fragilisé

En parallèle, la situation financière de l'Assurance chômage ne cesse de se dégrader. Selon les dernières prévisions établies par l'Unédic à l'horizon 2027, l'organisme paritaire table désormais sur un déficit en 2025 et 2026, en raison notamment des 12 milliards d'euros prélevés unilatéralement par l'État entre 2023 et 2026. Cette situation, qui empêche le régime de se désendetter, fragilise sa capacité à servir d'amortisseur économique et social en cas de crise.

La confédération FO est déterminée à ne laisser aucun gouvernement réaliser des économies sur le dos des travailleurs. Le 10 septembre, elle a saisi le Conseil d'État pour contester la légalité de la lettre de cadrage relative à la négociation de la convention d'Assurance chômage, adressée le 8 août 2025 par le Premier ministre de l'époque, François Bayrou, aux interlocuteurs sociaux.