Propos d'Emmanuel Macron, philosophie gouvernementale qui consiste à considérer de plus en plus la Fonction publique et ses agents comme «la» source intarissable d'économies toujours plus rudes... Pour les personnels, la coupe de l'austérité est pleine.
A l'évidence, l'exécutif a toujours dans son collimateur la sphère publique et ses personnels. Motif : la recherche d'économies supplémentaires sur les dépenses publiques, notamment dans le cadre de la construction budgétaire 2026 où déjà est visé un «effort» minimum de 40 milliards d'euros sur les finances publiques.
Ainsi, tandis que le gouvernement projette, entre autres, de réduire d'ici 2027 de deux à trois milliards d'euros les dépenses des opérateurs publics cela notamment en fusionnant des agences de l'État ou encore en réintégrant certaines de leurs missions dans le giron des ministères (sans préciser pour l'instant les moyens qui seraient alors affectés), le Président de la République a de son côté fait monter un peu plus le mécontentement des agents publics par les propos qu'il a tenus le 13 mai lors d'une interview télévisée.
Selon Emmanuel Macron, il faudrait agir sur le non-renouvellement de fonctionnaires
, en épargnant certains types de postes tels, listait-il, enseignants, soignants ou militaires. Il faudrait aussi continuer à moderniser ces fonctions publiques
indiquait-il évoquant deux versants (hospitalier et territorial) de la Fonction publique. Et le chef de l'État de rester silencieux face à la préconisation de son interlocutrice (la très ultra libérale lobbyiste Agnès Verdier-Molinié), de remettre en cause le statut des – trois millions – d'agents de ces versants.
Dès le lendemain, le ministère de la Fonction publique sortait la lance à incendie, cherchant à éteindre la colère déclenchée par ces propos présidentiels. Il n'est pas envisagé à ce stade une réforme statutaire
tentait-il de rassurer. Le 14 mai, la confédération relevant le silence d'Emmanuel Macron sur la question du statut, notait que Tout en refusant d'augmenter les impôts, il a confirmé un effort de redressement des comptes publics par le biais notamment des suppressions de postes dans l'ensemble de la fonction publique
. Et FO de noter encore que le gouvernement continue de la considérer (la fonction publique, Ndlr) comme une variable d'ajustement budgétaire
.
Le refus de ces mornes perspectives
Ce qu'a pu constater une fois de plus, entre autres sur le dossier salaires, l'union interfédérale FO-Fonction publique reçue le 19 mai par le ministre du secteur, Laurent Marcangeli. Celui-ci a confirmé que dans le cadre de la loi de finances 2025 il n'aura aucune enveloppe pour augmenter la valeur du point d'indice
. Se profile donc une nouvelle année blanche s'insurge FO, notant que le ministre laisse peu d'espoir
pour 2026. Une porte est à peine entrouverte, le ministre assurant indique FO qu'il demandera au Premier ministre une enveloppe budgétaire pluriannuelle pour améliorer la grille indiciaire des fonctionnaires
. Une amélioration sans cesse promise au fil des années – et des ministres – mais qui fait penser désormais à une Arlésienne, les «contraintes» sur les dépenses budgétaires s'invitant toujours en amont de toute ouverture des discussions.
Illustration de l'humeur des personnels, les huit organisations représentatives dans la fonction publique, dont FO, ont lancé une pétition en ligne contre une mesure discriminatoire décidée cette année, la baisse d'indemnisation (de 100% à 90%) des arrêts maladie ordinaires. En moins d'un mois, elle a reçu plus de 108 000 signatures se félicitent les syndicats.
Le ministre, comme le gouvernement, ont raison de s'inquiéter, les mobilisations qui se multiplient dans de nombreux secteurs vont finir par se fédérer
avertissait FO fonction publique le 21 mai, suite à sa rencontre avec le ministre Laurent Marcangeli.
C'est dans cette perspective que la confédération et FO Fonction publique organisent une conférence de presse pour présenter le cahier revendicatif, dénoncer l'indifférence de l'État et rappeler qu'un service public fort exige des agents publics reconnus, rémunérés et respectés.
La conférence de presse se tiendra le mardi 10 juin 2025 à 11 heures, au siège de la Confédération en présence de Frédéric Souillot, secrétaire général de FO et des responsables nationaux FO-FP, Christian Grolier secrétaire général FO-FP (versant État), Didier Birig (versant hospitalier) et Dominique Régnier (versant territorial) secrétaires généraux adjoints FO-FP.