Sur le terrain, FO dans la défense du service public républicain

Rédigé le 25/11/2025
par Valérie Forgeront

Visibiliser plus encore ses revendications, tel était l'objectif de FO Fonction publique qui pendant trois jours, des 17 au 19 novembre, a planté un chapiteau près de la station de métro Invalides à Paris, à deux pas de l'Assemblée nationale. Une action qui participait d'une campagne nationale d'information lancée sur tout le territoire. Dans de nombreuses villes, les militants FO ont ainsi distribué des tracts, organisé des rassemblements, des délégations ont été reçues en préfecture…

L'objectif de cette campagne FO a été plus que rempli. Ainsi à Paris. Distribution de tracts et de goodies aux passants, souvent des salariés se rendant au travail; informations apportées sur la fonction publique à l'occasion d'une conversation qui s'entame; discussion également avec des élus de la nation ou leurs assistants et collaborateurs cheminant vers le palais Bourbon ou en revenant : ces trois journées d'action syndicale ont permis à l'union interfédérale FO d'expliquer et de rappeler les préoccupations des 5,7 millions d'agents publics (fonctionnaires et contractuels).

Nous avons rencontré un accueil bienveillant. Beaucoup de gens nous ont dit Bon courage, «c'est bien ce que vous faites, on a besoin de services publics témoignait le 19 novembre au matin le secrétaire fédéral Patrice Perouas, notant qu'en deux jours plus de 4 000 tracts avaient déjà été distribués, entre autres aux agents travaillant dans les ministères aux alentours, dans ce 7e arrondissement qui en compte beaucoup. Ces tracts, les gens les ont pris, les ont lus et, on a pu le constater, rien n'est parti à la poubelle. Notre action est populaire! Cela nous renforce dans l'idée que notre combat est juste.

Des moyens pour les services publics

© FGF-FO

Bravant une météo glaciale, une dizaine de militants et militantes de FO de la FGF-FO et de la SPS-FO ont ainsi œuvré dans la capitale à rappeler la nécessité de services publics forts, soit avec des moyens budgétaires et des effectifs à la hauteur des besoins pour fonctionner correctement, donc avec la capacité d'apporter encore un service de qualité aux usagers. Or, les conditions faites aux agents (conditions salariales, de travail, …) sont au cœur de cette problématique ont -ils expliqué, soulignant l'exigence que chaque agent public puisse vivre dignement de son travail. Ce qui n'est pas forcément le cas actuellement. FO est ainsi vent debout contre les mesures d'austérité infligées à la fonction publique depuis des années, et programmées encore pour 2026 à travers notamment le gel du point d'indice envisagé par le gouvernement. Cette austérité budgétaire a conduit à une perte de pouvoir d'achat (de plus de 30% depuis 2000), à des grilles indiciaires/salariales tassées et Smicardisées, à des conditions de travail dégradées ou encore à des salaires amputés en cas d'arrêt maladie.

Relancer l'attractivité des carrières

Tandis que l'attractivité des carrières recule d'année en année, l'austérité budgétaire s'installe en effet pour la sphère publique. Un paradoxe total pointait le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, venu saluer les militants le 19 novembre. L'exécutif dans sa communication prône davantage de services publics, notamment de proximité, mais il envisage des coupes budgétaires et la baisse du nombre de fonctionnaires! Il faudrait plutôt relancer l'attractivité des carrières et notamment par la hausse du salaire indiciaire. Pour l'instant constatent les militants FO, David Amiel, le nouveau ministre délégué chargé de la fonction publique n'a rien proposé. Le gouvernement ne donne aucun signe fort aux agents en termes de reconnaissance.

Non, les fonctionnaires ne sont pas un «coût»

Or, défendre les services publics, c'est défendre les valeurs de la République, rappelle FO. Ainsi par exemple le principe d'égalité dans l'accès aux services et dans la manière de traiter les usagers. Davantage de services publics, c'est ce qui contribue à la cohésion sociale dans la République appuyait Frédéric Souillot. Toutefois, les fonctionnaires qui sont vus comme une vraie richesse à chaque crise, ainsi la crise covid, sont perçus quand la crise est passée, comme un coût. Déclarer que l'on veut des services publics mais laisser aller vers moins d'État, moins de fonctionnaires, ce n'est pas possible.

Un rendez-vous à Matignon

Cette démonstration de visibilité syndicale constituait aussi une alerte lancée aux parlementaires lesquels examinent actuellement les projets de textes budgétaires pour 2026. FO Fonction publique revendique des lois budgétaires ambitieuses qui font le choix des services publics pour tous, et non celui de la rigueur pour les agents affirme un des tracts distribués par l'Union interfédérale. Beaucoup de députés sont passés nous voir, certains ont pris nos coordonnées. Nous rencontrerons par exemple un groupe parlementaire début décembre. Nous avons discuté aussi avec des collaborateurs de ces élus indiquaient ce 19 novembre les militants FO se réjouissant aussi d'un rendez-vous décroché le 20 novembre avec des membres du cabinet du Premier ministre. Les revendications ne s'arrêtent pas après ces trois jours, le combat continue, notamment pour les salaires et le pouvoir d'achat, insistaient les militants FO.

Lors de cette audience, FO Fonction Publique a porté ses revendications de manière très ferme abordant les points d'indice, grille indiciaire, refus de l'abattement de 10% en cas d'arrêt maladie, refus des suppressions de postes, pour ne citer que les principaux points que nous avons revendiqués. Si le conseiller Fonction publique qui a reçu la délégation a voulu minimiser les effets des PLF et PLFSS qui, selon lui, auraient pu être pires, FO a rappelé que les choix gouvernementaux auront des conséquences concrètes tant sur les agents que les usagers. Ce qui pour FO est inacceptable.