Les salariés d'Essilor Luxottica en grève pour préserver leur pouvoir d'achat

Les salariés français du groupe d'optique Essilor Luxottica ont fait grève les 27 et 28 novembre, à l'appel de FO et de l'ensemble des autres organisations syndicales,
pour dénoncer la politique salariale déplorable de l'entreprise, malgré un chiffre d'affaires record.
A vec un taux de grévistes supérieur à 50%, la mobilisation a été forte sur les sites français du groupe Essilor Luxottica les 27 et 28 novembre derniers. FO et toutes les autres organisations syndicales avaient appelé conjointement les 9 000 salariés à cesser le travail, une première dans l'histoire du groupe. L'objectif était, en pleine NAO, de dénoncer une politique salariale déplorable et de peser sur les négociations.
«Non seulement la direction refuse d'augmenter les salaires, mais elle tente aussi de réduire considérablement, voire de supprimer les actions de performance données chaque année aux salariés, et qui sont des acquis non négligeables en termes de pouvoir d'achat. De son côté le patron, qui figure parmi les dirigeants les mieux payés du CAC 40, a doublé le nombre de ses actions», dénonce Florence Arquembourg, déléguée centrale FO.
FO refuse de signer l'accord NAO
Grâce à la mobilisation, l'octroi de trente-huit actions de performance à chaque salarié a pu être maintenu pour cette année. Mais l'avenir de ce type d'octroi reste en suspens, la question étant renvoyée à 2026. Concernant les NAO, un projet d'accord, fixant uniquement une somme plancher pour le premier collège, a été soumis le 3 décembre aux organisations syndicales. FO a refusé de le signer, estimant que les salaires n'avaient pas été revalorisés à la hauteur des attentes du syndicat.
Dans un communiqué, FO Métaux et l'intersyndicale rappellent qu'Essilor Luxottica s'est félicité d'avoir, pour 2025, enregistré un chiffre d'affaires record de 6,867 milliards d'euros au troisième trimestre, réalisant ainsi son meilleur trimestre depuis sa création en 2018. «L'objectif de la direction est d'augmenter les bénéfices en faisant baisser la masse salariale et le coût du travail, et d'envoyer ainsi un signal fort aux actionnaires, dans une pure logique capitaliste», dénonce la militante.
Le préavis a été levé, mais FO se réserve le droit de lancer un nouvel appel à la grève pour empêcher toute baisse du pouvoir d'achat des salariés.